Ligne vide = nouvelle colonne. Limitées par la somme des largeurs, en pratique ~7.
Le style est imposé, ne supporte quasiment que :
*Italique (donne gras)
*Souligné (donne gras)
*Barré
*Police plus grande
(obtenu par copié/collé)
Combien de temps survivrons nous ? Je l'ignore. J'évite d'être pessimiste devant mes compagnons d'infortune. Je pense qu'eux aussi.
Mais pour moi, ce soir est la fin. Je suis gravement blessé, je ne passerai pas la nuit.
Je pense que je délire déjà. Au moment de rentrer dans ce qui me sert de maison, j'ai assisté à la plus étrange des scènes. Une silhouette était assise, sur le toit de sa cabane. M'approchant, j'ai reconnu une de mes camarades de chantier. Une femme plutôt taciturne, renfermée.
Elle chantait.
Je suis resté là, fasciné, à écouter ce chant doux et mélancolique alors que le soir tombait. Chant qui sonnait d'autant plus doux qu'il contrastait avec la pâleur de son teint, les cernes sous ses yeux et les traces de boue et de sang sur ses vêtements.
Je suis resté là, à regarder cette frêle silhouette, cette jeune femme qui, dans d'autre circonstances, dans une autre vie, aurait pu être belle.
Son fredonnement, presque envoûtant, semblait appartenir à un autre monde, venu pour apporter un peu de paix dans ce monde sans pitié.
Comme un minuscule et fragile ilôt d'apaisement au milieu de la tourmente.
Le chant s'est arrêté en même temps que le dernier rayon de soleil éclairait la ville. Comme si la mort reprenait ses droits. Mon coeur s'est serré et j'ai laissé échapper une larme.
Je vais mourir ce soir, je le sais. Mais peu m'importe.